Seol Seol Seol Seol Seol Seol

Seol Seol



Seol Seol Seol Seol Seol Seol


la plante en rhizomes
sans fleurs ni graines
et tes yeux parmi les bambous
Seol Seol
sais-tu qu'aucun cercle
ne se brise ?

Seol Seol
quand les chiens
se sont mis à tourner
à mordre
la chienne seule
sous le ciel blanc
la lune ne bougeait pas
et ton œil ton visage
ne bougeaient pas

toi tu n'aurais même pas
écrasé avec tes doigts
l'insecte sur ta peau

toi tu ne bougeais pas
quand les chiens tournaient
quand les chiens mordaient
la chienne seule
sous le ciel blanc

la langue dans la bouche
il fallait la tourner mille fois
Seol Seol
avant de tout brûler
et la retourner encore mille fois
avant d'allumer l'incendie
ou encore regarder mille fois
les oiseaux qui remuent
comme des automates
dans les branches souples

Seol Seol
regarde le chien qui fixe
un certain temps les oiseaux
ou regarde encore
le chien qui écoute
un certain temps
les pleurs du nourrisson
les reptiles méritent tes caresses
comme on caresse
comme on effleure les cordes
d'un instrument à cordes
Seol Seol
tes cordes vocales
sont de la magie pour le monde

ça te fait sourire
toutes ces flammes en l'air
Seol Seol
les flammes levées
comme des langues
dans le ciel blanc
les flammes dans tes yeux
ça te fait sourire
Seol Seol
de voir le monde brûler
dans tes yeux

les flammes dansent
dans le champ de canne à sucre
toi tu danses sur le chemin
Seol Seol
quand les chiens aboient
les flammes dans tes yeux
et dans ton sourire le monde brûle
et dans ta danse le monde brûle



par Étienne Michelet
passé historique futur