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« La piraterie littéraire n’est jamais finie. Le clavier entre les dents, nos mains animales frappent la matière, elles martèlent le réseau dans l’espoir d’entendre un quelconque écho, et notre quête digitale s’efforce de dévoiler le langage obscur de notre futur. Construire le commun de nos aventures débute par la destruction de notre grammaire. […] »

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« […] Notre rêve commande d’abattre les murs, de ne jamais les remplacer par des frontières nouvelles, d’étendre les horizons jusqu’à ce que l’œil se perde loin de nos mondes. Et au cœur de cette tâche sorcière qui augure les cycles à venir de nos communications, l’outil des renaissances ne peut être autre que le lien qui nous rive à notre présent : la littérature ou cette cloison de nos échanges humains. […] »

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L’hybridation du chiffre et de la lettre avec l’antilivre, dans son format clandestin de microantilivre, cette version imprimable, pliable, brûlable à la façon DIY, puisque les punks ne meurent jamais.

Glitch du Disque Voyager Golden Record de la sonde Voyager

« […] L’humain, le moderne s’est isolé derrière une invisible limite, le nommable. C’est dans cette faille que le marteau numérique doit frapper, en désignant l’innommable, en excavant l’information brute qui se terre sous le langage. […] »

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Et voilà que le langage offre au langage, que le JavaScript accorde à la littérature une dynamique de sa texture, une transcendance de ses hésitations.

« […] C’est cette substance qui doit être sondée, et par la fission des graphies, une excavation de la moelle informationnelle dissimulée dans le texte fait place au devenir de notre appréhension humaine du réel. Il n’y a pas d’objectivité par le langage, mais un agglomérat d’interprétations. Éroder l’illusion graphique de nos littératures qui se veulent objectives aide à se placer au plus près de l’essence mouvante de l’information, et d’y inscrire nos interprétations en parallèle de cette dynamique naturelle. […] »

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La parole se divise, mais elle ne peut trahir davantage que l’écriture qui grave ses imperfections en affirmant l’intemporalité de sa raison.

« […] Que faire ? Chercher à détisser le texte, à abolir le principe même de surface qui recueillerait nos graphies. La graphie est déjà en soi une surface, celle de l’information, qui peut aujourd’hui être aisément saisissable dans sa traduction en binaire. […] »

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L’image trace l’esquisse d’une ère nouvelle, lorsqu’elle dépasse la limite de son écoulement.

« […] La littérature doit se débarrasser de ses contraintes, et quel meilleur moyen d’entamer cet affranchissement que celui de détruire le livre. Cette destruction n’est pas à comprendre comme un autodafé, un acte de foi, mais précisément comme l’anéantissement de la foi, celle en le langage. Se révèle ainsi ce qui s’y dissimule, les ombres de l’information, l’immatériel brut, le chiffre. Le livre en lui-même porte une histoire de la barrière. […] »

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Les signes simples du calcul avec un texte brut qui se rapproche de l’essence informationnelle du numérique.

« […] Le combat s’annonce, et comme nous l’a appris l’histoire, la littérature est l’étincelle qui embrase la société, alors dans cette lutte où les propriétaires dominent, où la liberté semble si précaire, il faut faire feu littéraire, offrir aux multiples dimensions du texte leur indépendance, pirater les normes numériques pour instaurer une idée : l’autonomie créatrice. »

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De l’image cunéiforme aux rêves intersidéraux, le texte est abrupt.

(Toutes les dimensions de ce texte — versions audio, vidéo, dynamique, brute, antilivresque — se trouvent dans le domaine public volontaire sous la licence Creative Commons Zero, comme le précise notre politique de partage.)

Excav.txt cunéiforme

(Le Réseaü @ EDHEA)

par Le Réseaü
passé historique futur